L’incontinence urinaire touche 3 millions de femmes entre 18 et 70 ans. Actuellement, nous ne possédons aucune
donnée chiffrée pour les hommes. Pour des raisons anatomiques, les femmes sont plus touchées par ce problème
que les hommes.
La France est l’un des plus mauvais pays européens concernant la prise en charge de l’incontinence et est l’un des
seuls pays européens où les protections (d’un coût relativement élevé) ne sont pas remboursées. Les
professionnels de santé ont demandé à l’Etat de baisser la TVA actuel des protections de 19,6 % à 5,5 %. La
demande a été rejetée.
Aujourd’hui, les contraintes budgétaires liées à ce problème sont importantes, ce pourquoi la prise en charge est
difficile à mettre en place.
L’incontinence chez l’homme : définition de l’incontinence = toute fuite d’urine qui provoque une gêne (gouttes
retardataires – envie pressante d’uriner etc…)

  • L’incontinence à l’effort (qui concerne le sphincter : pression abdominale) : provoquée par la
    toux, l’éternuement, la marche, le changement de position.
    le sphincter est un muscle et comme tout muscle sollicité en permanence il se fatigue en fin de journée. Toute la problématique aujourd’hui est de trouver comment faire en sorte qu’il ne se fatigue pas. Auparavant, le corps médical était démuni pour faire face aux petites fuites des patients. Désormais, il existe quelques nouveautés.
  • L’incontinence par impériosité (contraction de la vessie 🙂 : le plus souvent, elle se rencontre
    chez l’homme avec un adénome de la prostate : envies pressantes etc…

Incontinences sévères (367 patients) : évolution dans le temps

0%
0 – 3 mois
0%
3 à 6 mois
0%
8 à 12 mois
0%
plus de 12 mois

Le sphincter artificiel (chirurgie de SCOTT : 1974)

Un seul dispositif au monde existe. C’est un dispositif rodé qui a fait ses preuves de manière redoutable contre l’incontinence sévère. Sur une échelle de 0 à 5, le niveau de satisfaction des patients atteint 4,1. La partie active du sphincter est une sorte de brassard qui gonfle avec de l’eau et qui entoure l’urètre. Le sphincter est entièrement implanté sous la peau et est invisible. Il est dégonflé manuellement pour uriner à l’aide d’un petit bouton implanté sous les testicules.
Sur 68 patients interrogés, 6 % des cas ont connu des complications telles que la perforation de l’urètre. De plus, le dispositif est un mécanisme, donc il peut tomber en pannes au bout de quelques années. Coût du dispositif : 4 800 €.
Les résultats sont de l’ordre de 80 % redevenus socialement continents.

Le Professeur HAAB conseille l’ANAMACaP de lister les kinésithérapeutes qui pratiquent les techniques
spécifiques à l’incontinence.
Le Président MUNTZ souhaite savoir comment valider cette liste.
Le Professeur HAAB suggère de travailler en étroite collaboration avec l’AAPI (Association d’Aide aux Personnes
Incontinentes) et éventuellement prendre contact avec le SIFUD-PP (Société Interdisciplinaire Francophone
d’Urodynamique et de Pelvi-Périnéologie).
Le professeur HAAB pense qu’il faudrait revaloriser ce type de traitements auprès des kinésithérapeutes car les
séances demandent beaucoup de temps et ne sont pas bien rémunérées. Cela pousse les kinésithérapeutes à
prendre plusieurs personnes nécessitant ce type de traitement en même temps d’où un travail de rééducation qui
n’est pas réalisé de manière optimale.
Le champagne, le vin blanc et le café sont les boissons qui excitent le plus la vessie. En cas d’incontinence, il est
prudent de les éviter.
L’hôpital TENON est l’hôpital de France qui pratique le plus de pose de sphincters artificiels. Environ 60 par an. De
ce fait, l’hôpital TENON dispose d’une liste de personnes ayant pratiqué la pose du sphincter artificiel et qui ont
donné leur accord pour témoigner. L’hôpital peut mettre à la disposition des membres de l’ANAMACaP 2
témoignages de patients.
Dernière remarque du Professeur HAAB : La prostatectomie n’est pas le seul traitement du cancer de la prostate
qui a pour effet secondaire éventuel l’incontinence. La radiothérapie abîme également la vessie, il en est de même
de la curiethérapie. Il faut faire attention aux traitements combinés : exemple : la résection de la prostate combinée
à la radiothérapie font mauvais ménage. Plus on combine les traitements, plus le pourcentage d’incontinence
augmente.
Le Président de l’ANAMACaP propose au Professeur HAAB, d’être notre expert en incontinence et de faire ainsi
partie des membres du Conseil Scientifique de l’Association.
Professeur HAAB

Traitements futurs

La thérapie musculaire cellulaire est un système de régénération des cellules. 10 % des cellules régénératrices
d’un muscle permettent de régénérer un muscle. Dans le cas présent, il s’agit de prélever des cellules lors d’une
biopsie sur l’épaule, puis de réinjecter les cellules régénératrices dans le sphincter (qui lui-même est un muscle).
Ce traitement ne nécessite aucune hospitalisation et est effectué sous anesthésie locale.
Un essai français est actuellement en cours à l’hôpital TENON à Paris. C’est le premier essai au monde sur la
thérapie cellulaire après prostatectomie radicale. Cet essai est financé grâce à l’argent du Téléthon. Il est effectué
sur 12 patients. Les résultats sont prévus pour les mois d’octobre / novembre 2006 afin de mesurer les effets
secondaires de cette nouvelle technique. En fin d’année, d’autres traitements seront comparés à cet essai afin d’en
mesurer l’efficacité.