Curiethérapie de prostate à 46 ans
Bonjour à tous,
Ce message s’adresse plus particulièrement aux sujets plus jeunes ayant du cancer de la prostate et qui se posent énormément de questions sur le choix du traitement.
J’ai 46 ans et rien ne laissait présager à un cancer de la prostate sauf peut être le facteur héréditaire du côté de mon père opéré par prostatectomie à l’age de 64 ans.
Ma situation est inquiétante mais pas désespérante pour autant.
Tout a commencé un jour de janvier 2019 lorsque pour rejoindre mon lieu de travail en voiture, j’ai ressenti une petite douleur gênante au niveau de mon appareil urinaire. Pensant avoir pris froid, je ne m’en suis pas inquiété outre mesure et j’ai laissé le temps filé. Les mictions étaient peu douloureuses mais ne revenaient pas à la normale pour autant. J’ai donc consulté mon médecin généraliste. Il m’a prescrit des antibiotiques pour soigner une possible infection ou prostatite ainsi qu’un dosage de PSA. Je suis retourné le voir pour lui expliquer que ce traitement ne m’avait pas aidé et surtout faire le point sur mon PSA = 6. Mon médecin m’a envoyé faire une échographie. Le résultat m’apprenait qu’il y avait une petite irrégularité à peine visible et que la prise en charge par un urologue était conseillée.
Ainsi, je suis allé voir un urologue. Il m’a prescrit un nouveau dosage de PSA et demandé à l’issue de cette nouvelle mesure d’un PSA = 7 de prendre RDV avec un spécialiste pour effectuer une IRM ciblée. Le résultats de cet examen m’ont conduit à faire des biopsies prostatiques en juin 2020. Ces biopsies ont révélé un cancer de la prostate de grade 2 avec 2 lobes atteints. Un Gleason de 3+3 et 3+4 sur un prélèvement. Le PSA a fluctué entre 6 et 9 durant ces 18 mois.
Le verdict était une demi surprise pour moi. Sans être terrorisé par cette annonce, j’ai néanmoins été effrayé à devoir décider du choix de « mon » traitement. Mon urologue m’a clairement exposé toutes les possibilités. Je n’avais bien évidemment aucune connaissance préalable de toutes ces possibilités.
J’ai passé en tout 4 à 5 mois à m’informer, lire et consulter d’autres urologues pour avoir des avis différents dont l’avis éclairé d’un très grand spécialiste, le Professeur Olivier Cussenot, pour la possibilité d’un traitement focal moins invasif. Le traitement focal n’étant pas préconisé dans mon cas, mon choix s’est vite réduit à 2 solutions : la prostatectomie radicale ou la curiethérapie.
Après maintes réflexions en pesant le pour et le contre j’ai opté pour une curiethérapie. J’ai contacté un centre hospitalier universitaire dans ma région pour discuter de mon cas avec un spécialiste de la curiethérapie. Compte tenu de l’information reçue par le Professeur Didier Peiffert, de mon ressenti très positif lors de cet entretien téléphonique je me suis tout de même laissé le temps pour réfléchir. Entre temps, j’ai également écrit au Professeur Juanita Crook oncologue radiothérapeute au Canada suite à une publication scientifique que j’ai consultée sur Internet concernant la brachythérapie et le taux de succès chez les sujets jeunes. Cet échange très enrichissant m’a réellement conforté dans ma décision. C’était le déclic.
J’ai refermé mes cahiers d’études du cancer de la prostate, consulté mon chirurgien urologue le Docteur Thierry Clément une nouvelle fois pour lui faire part de ma décision et, après son avis favorable sur la question, j ‘ai enclenché la machine. J’ai tout de même pris quelques dispositions en effectuant une conservation de mon sperme dans un centre CECOS avant l’intervention. On ne sait jamais ce que la vie nous réserve et pour ne pas avoir à le regretter ensuite.
J’ai subi ma curiethérapie en janvier 2021. Tout s’est très bien passé et je n’ai éprouvé aucune douleur après l’intervention. Je constate pour l’instant aucun effet secondaire déplaisant. La miction est bonne, la fonction sexuelle est comme avant l’intervention (après je suis conscient que ça peut se détériorer avec le temps), pas d’irritation du rectum ou de douleurs quelconques dans la zone traitée.
Maintenant il faut laisser faire le temps et surtout que le traitement agisse correctement, c’est le plus important.
Encore un grand merci à tous les médecins qui m’ont informé, conseillé en toute impartialité et à l’équipe qui m’a traité au Centre de Cancérologie de Lorraine.
Mon conseil : ne paniquez pas, renseigner vous le plus possible et surtout bougez, occupez vous l’esprit et restez positif dans ces moments de doutes et difficiles ça vous aidera.
par ceddit22 février 2021