[Jean 41Membre 4 juin 2005 à 4 h 12 min Nombre d'articles : 476]

#20534 |

Survie et cancer de prostate : résultats à 15 ans
Dr Philippe Sèbe, Service d’Urologie, Hôpital Tenon, Paris.
———-

Les registres suédois continuent de nous fournir des informations très intéressantes sur l’évolution
du cancer de prostate. Les résultats à 15 ans d’une étude prospective concernant 8887 patients
porteurs d’un cancer de prostate viennent d’être publiés*. Le but de ce travail était de décrire
l’évolution d’une population de patients pour lesquels le diagnostic d’adénocarcinome de prostate
a été fait entre 1987 et 1999.

L’âge moyen des patients au moment du diagnostic était de 75 ans (40 à 96).Dans 12 % des cas, le
diagnostic a été fait avant 65 ans. Après un suivi moyen de 80 mois (6 ans et demi), le taux de mortalité globale a été de 66,1 % et le taux de mortalité spécifique lié au cancer de prostate, de 44,2 %. Pour l’ensemble de la population, le taux de survie spécifique à 15 ans était estimé à 44 %.

Au moment du diagnostic, il s’agissait d’un stade métastatique (M1) dans 18 % des cas, la survie
moyenne était alors de 2,5 ans.
Les patients âgés de moins de 75 ans, au moment du diagnostic, avec un stade localisé ou localement avancé (T1-T3) (n = 2098) avaient un taux de survie spécifique à 15 ans de 66 %.
Ces données montrent que les patients porteurs d’un cancer de prostate ont, tous stades confondus,
une chance sur deux de décéder de ce cancer.

Pour les cliniciens, l’élément le plus intéressant de cette étude, était la comparaison de l’efficacité
des traitements curatifs en cas de cancer localisé. Il est apparu que seule la prostatectomie radicale permettait de diminuer significativement le risque de décès lié au cancer de prostate à 15 ans
(risque relatif = 0,4 : p< 0,00001). Il n’existait en effet pas de gain de survie en comparant radiothérapie externe et les traitements non curatifs. Ainsi, si l’on considère que la grande majorité des stades cliniques au moment du diagnostic étaient localisés ou localement avancés. Ces données sont en faveur d’un traitement à visée curative précoce. Il est indéniable que cette étude est en faveur de la prostatectomie radicale. De plus elle a été réalisée sur une population relativement âgée (seulement 12 % des patients avaient moins de 65 ans au moment du diagnostic) alors que nous sommes à l’heure du dépistage précoce. Références : *Aus G, Robinson D, Rosell J, Sandblom G, Varenhorst E : South-East region Prostate cancer Group. Survival in prostate carcinoma-outcomes from a prospective population-based cohort of 8887 man with up to 15 years of folow-up : results from three countries in the population-based National Cancer registry of Swedan. Cancer. 2005 Mar 1 ; 103(5) : 943-51. __________________________________________________ Bonjour ! [:D] Ce document m'a été fourni par mon urologue, lorsque j'ai opté pour la prostatectomie fin avril 2005. Il m'a dit : "Vous avez fait le bon choix, car cette étude le prouve ! . . . " Je vous la communique pour information. Avec l'aide de Word, j'espère être arrivé à mes fins fidèlement. J'ai subi une prostatectomie radicale le 6 mai 2005. [b]J'espère des jours meilleurs[/b]... car dur dur pour le moment, physiquement et moralement. [:(] Bien cordialement à tous ! Jean41

[Auteur]

*** Messages