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La qualité de la vie avant le nombre des années.

ANONYME le 27 Juin 2007

Je viens de rapporter à mon urologue des analyses de sang, d’urine, une radiologie et une écographie. En consultant ces examens, il commence par me dire qu’il a une calcification au niveau de la prostate et s’empresse de me tranquilliser en me disant que cela est une sorte d’inflammation chronique sans conséquences, puis, il s’aperçoit brusquement que mon taux de PSA est 9.5, son attitude change et me recommande immédiatement de faire une biopsie chez son collègue dans le secteur privé car moi j’ai opté pour l’étatique, c’est à dire moins cher car je suis retraité de l’éducation nationale et limite financièrement, une bouffée de sueur m’imprégna tout le corps et compris que c’est peut bien grave mais je demeurais solide en apparence et souriais même face à la mine tristounette du docteur.
Chez moi, j’ai étudié la situation et conclu que je ne ferais ni biopsie, ni chirurgie, ni radiothérapie.
Pourquoi?
1- Parce que la biopsie, même négative ne désigne pas absolument que je n’ai pas de cancer. Elle est humiliante, pénible et accompagnée d’effets secondaires pendant quelque temps.
2- Parce que, en cas de cancer, la chirurgie est lourde, mutilante. Incontinence et impuissance à la clé. Je serais un navet. Tous les traitements que l’on proposera pour retrouver ma virilité sont de banals sédatifs. 10 ans maximums d’espérance de vie !, sans parler de récidive…
3- La chimiothérapie est tout aussi pénible par ses effets secondaires, anus, voies urinaires, verge et douleurs diffuses pendant bien des années.
4- Les espérances que l’on miroite quant à retrouver sa virilité et perdre son incontinence sont des illusions qui ne se réalisent qu’après bien des années à très peu de gens et je suis certain que cela ne m’arrivera pas, moi qui n’ai jamais eu de chance dans 66 ans de vie.

Le cancer de la prostate peut évoluer très lentement mais brutalement aussi. En général, sans soins particuliers on peut aussi espérer une dizaine d’années avec un cancer naissant. Cela est suffisant même avec plus tard des calmants. Les douleurs futures du cancer de la prostate sont généralement supportables en fin de cycle.
Les soins, chirurgie et autres en Tunisie sont très avancées mais généralement seulement quand on paye, et moi je n’ai pas envie de laisser ma femme démunie avec toutes les dépenses occasionnées par tous ces actes médicaux et paramédicaux qui vont me donner deux, trois ou cinq années de vie supplémentaires, c’est vrai qu’elle risque de rester seule, mais je l’aime beaucoup et je ne veux pas qu’elle finisse sa vie avec un navet incontinent. Dans les hôpitaux publics, rien n’est moins sûr, il suffit de voir et d’écouter! Je peux crever dès l’opération d’ablation de la prostate même si je ne souffre ni n’a souffert d’aucune maladie visible.

La vie ce n’est pas respirer, boire et manger. La vie c’est ne pas être dans le besoin, c’est être en bonne santé, c’est avoir bien travaillé, bien élevé ses enfants et les avoir mené à bon port.
Quelques années de plus ou de moins, qu’est ce que cela va changer à 66 ans ? L e sexe est l’un des rares instants de bonheurs furtif qui reste.
Une seule année avec ma prostate vaut mieux que 10 ans sans elle !

Consultez s’il vous plait la page ci-dessous :

http://www.esculape.com/info_patients/psa_explication.html

Extrait:
Je ne sais pas vraiment. Une telle décision pourrait bien être plus philosophique que médicale.

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